16/11/2010

Soutenance de thèse

M. SANTIAGO ESPINOSA MALAGON - L’objet musical. Eléments pour une philosophie de l’écoute.


vendredi 19 novembre 2010
14h
A l’IUFM Site Batignolles, Salle 11, 56 boulevard des Batignolles, 75017 Paris

M. SANTIAGO ESPINOSA MALAGON soutient sa thèse de doctorat :

L’objet musical. Eléments pour une philosophie de l’écoute.

Résumés :

La musique est essentiellement inexpressive : elle est incapable d’exprimer quoi que ce soit (même les émotions humaines). Cette sorte de langage — l’articulation de sons dans le temps — est auto-signifiant et ne renvoie qu’à lui-même : la musique s’exprime elle-même. C’est en cela qu’elle s’apparente avec le réel, qui manque lui aussi de signification et est par là tautologique. L’écoute musicale est donc une écoute non-interprétative ; écouter la musique c’est faire attention à la musique et non à ce qu’elle est supposée véhiculer. C’est, en ce sens, une forme d’attention au réel. Aimer la musique, à son tour, c’est apprendre à faire une écoute de cette espèce. Ce que l’on apprend à aimer, c’est l’objet musical tel qu’il est, sans songer à changer la moindre virgule. Et c’est dans cette approbation inconditionnelle de l’objet que réside la joie musicale, que nous pouvons étendre à notre tour à l’approbation inconditionnelle de tous les objet qui conforment le réel, comme nous invite à faire la philosophie tragique. Nous pourrions dire que la musique est l’art tragique par excellence.

The musical object. Some elements for a tragic philosophy

Music is essentially inexpressive : music is unable of expressing anything (not even human emotions). This kind of language — sound’s articulation on time — is self-signifying. It doesn’t refer to anything but to itself : music expresses itself. In this, music is like reality, which is insignificant as well, and therefore tautological. Musical hearing is then a non-interpreting hearing ; to hear music is to pay attention to music and not to that which is supposed to be transported by it. It is, in this perspective, a sort of attention to reality. To love music, therefore, is a form of learning to hear this way. The object that we love is the musical object as it is ; we don’t even dream to change one single comma. It is in this unconditional approbation of the object where musical joy takes place ; and we think it’s possible to spread this approbation to all objects that conform reality. That is what tragic philosophy invites us to do. Music, we could say, is the tragic art par excellence.

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