13/10/2008

Entretien Rosset - Maunoury


A lire sur le site de Pierre Campion, un entretien très intéressant entre Clément Rosset et Jean-Louis Maunoury. Il a été publié primitivement dans la revue La Mètis, que dirigeait alors Maryline Desbiolles (nº 3 « La Joie », juillet 1990).

Je prépare en outre un texte consacré à Clément Rosset et qui paraîtra bientôt sur le même site dans la rubrique "Figures". Un lien sera déposé sur l'Atelier...

Enfin, je ne l'avais pas encore mentionné, mais les PUF rééditent, dans la collection "Perspectives critiques", l'amusant Précis de philosophie moderne, épuisé, originellement publié sous le pseudonyme de Roboald Marcas.


5 commentaires:

  1. Anonyme5:53 PM

    Carrément excellent. C'est l'entretien le plus complet à n'en pas douter avec celui accordé au Monde de l'éducation.

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  2. J-L M. : Ce que dit le mystique, c'est que si on ne connaît pas la joie, c'est qu'on ne connaît pas le réel car le réel est joie. Seulement le réel n'est pas celui qu'on croit : la réalité dont parle le mystique est inconcevable. Elle est d'ordre transcendantal.

    C. R. : Je serais tenté de dire la même chose puisque je ne suis pas sûr de savoir de quelle réalité je parle. Je prends le réel comme référence absolue mais c'est un réel que je peine fort à concevoir et à décrire. Si transcendantal veut dire « autre chose que le réel », je ne suis pas mystique ; si transcendantal veut dire « le réel est inconcevable », alors je suis mystique.

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    Bonjour,

    Dans le passage ci-dessus, apparaît une ambigüité présente dans tous les ouvrages de Rosset : il dénonce chez ceux qui croient à un "autre que le réel" l'inaccessibilité de cet "autre", dont en fin de compte on ne peut rien dire, cf à cet égard la critique de la croyance comme "croyance en rien" dans la "Logique du pire".
    Il aboutit cependant à la même chose à propos du réel : en dernière instance, il est inaccessible et on ne peut rien en dire.

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  3. Anonyme8:29 PM

    Possibilité de visionner Polac, Morin et Rosset sur le site de Libé.

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  4. C'est là :

    http://www.liberation.fr/livres/0101162702-l-album-des-ecrivains-clement-rosset

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  5. Anonyme7:27 PM

    bonsoir,

    je reviens sur votre site.

    Et tout d'abord merci pour l'annonce de l'entretien sur le site -excellent par ailleurs, de pierre campion (y lire albarracin).

    Puis-je soumettre à votre lecture l'ébauche d'éditorial que je prépare pour la revue dont je suis redac chef (qui traite de poésie au demeurant), et qui "tourne" autour du traité de l'idiotie de notre homme ?

    Oui ? Bon, d'accord.
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    Nous ne voyons rien du plateau réel de nos réflexions, enjugués que nous sommes dans la pensée individuelle ou les idéologies, ainsi dans l’interprétation solitaire du sourire de la petite centaurée qui n’est pas farouche comme dans l’attente d’un discours collectif sur les fraternités possibles.

    Peguy disait que l’on va de la mystique à la politique. La politique c’est surtout du langage. Plus généralement, la langue, selon le philosophe Clément Rosset, n’attrapera jamais le réel qualifié alors d’idiotie, puisque non passé par le filtre de la pensée inhasardeuse par essence ou pour mieux dire déterministe. La politique est donc sous cet angle un simple apprêt, un isolant de la matière même dont elle prétend nous entretenir.

    Parallèlement, on saisit mieux la vigueur du tremble d’une ramée de feuilles de châtaigniers à 500 mètres de l’œil que celle de la lippe d’un interlocuteur pétrie de ses constructions philosophiques que la ruine menace à chaque embardée.

    J’ai toujours vu le lierre comme un compagnon de fortune, je me suis coltiné ses crampons jusqu’à n’y plus voir goutte. Je redoute ici une imagination par trop fertile, celui qui voit étant mon double qui s’imagine un autre double, le lierre. Celui-ci voit-il le mur comme son frère et le mur voit-il à son tour un double dans les stigmates de mon visage ?

    Je me souviens qu’au delà de la baignoire de réel qui m’entoure, je participe du formica de la baignoire de réel de tout à chacun, de celui des bêtes et des arbres également.

    On est pas loin de la notion qui traite, en poésie, du « recul immédiat » lors de l’apparition de l’image lorsque Clément Rosset aborde la question du surgissement simultané du réel et de sa représentation :

    La représentation immédiate du réel est ainsi la condition, ou plutôt la définition même, de la panique. Le dictionnaire Robert, après avoir rappelé l’étymologie du mot (qui dérive du Pan, dieu qui passait pour effrayer les esprits), définit la panique comme une terreur qui trouble subitement et violemment l’esprit. L’origine de cette « terreur panique », au-delà du dieu Pan qui la symbolise, n’est autre que le réel, que la réalité quelconque, dès lors qu’elle se présente subitement à l’esprit, c’est à dire sans laisser à celui-ci le temps d’aviser, la possibilité de « se retourner » par cette opération de volte-face qui est l’habituelle et humaine façon de faire face à quoi que ce soit.

    à vous lire.

    olivier hobé
    www.tremalo.com

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