Appel à communications
Éthique et ontologie. Autour de Clément Rosset
Vendredi 27 avril 2018 (ULiège, Place du XX août)
Dans le cadre des travaux de l’Atelier de métaphysique, le département de philosophie de l’Université de Liège (ULiège) organise une journée d’études consacrée à l’œuvre de Clément Rosset. Conçu comme un laboratoire d’initiation à l’écriture de communications scientifiques à destination des étudiants de Master, l’Atelier de métaphysique est ouvert aux enseignants et chercheurs confirmés, doctorants ou docteurs, qui voudraient faire état de leurs recherches en cours en rapport avec le thème retenu (voir la présentation ci-dessous).
Les propositions de communication ne devront pas dépasser 500 mots et devront être adressées sous la forme d’un fichier pdf anonyme, au plus tard le 1er mars 2018 à l’adresse olivier.dubouclez@uliège.be Une réponse sera donnée avant le 15 mars 2018.
Il est à noter qu’aucune aide financière ne pourra être apportée pour les frais de voyage et d’hôtel des participants.
***
Présentation
Le réel est au centre de la philosophie de Clément Rosset. Centre énigmatique puisque le réel paraît se dérober constamment à une pensée qui, insiste le philosophe, ne l’appréhende qu’en le recouvrant de masques – de « doubles » – qu’elle tire de son propre fonds. Est-ce à dire que le réel est inaccessible ? Qu’il est comme une « chose en soi » inconnaissable, voire impensable ? Y a-t-il place ici pour une ontologie, ou bien l’être n’est-il que la plus illusoire des doublures ? Le présent atelier voudrait réfléchir sur le statut du réel dans la pensée de Clément Rosset et nuancer l’idée que le réel serait par définition manqué et la pensée condamnée à l’illusion.
En effet, loin d’être strictement invisible, le réel est aussi sous la plume de Clément Rosset ce que l’on ne perd jamais de vue. C’est même là tout le paradoxe : le réel est « vu sans être vu » ; il échappe dans sa perception même ; nous ne le manquons qu’en le saisissant. Quelque chose fait donc que nous ne pouvons le voir au moment où nous le voyons : le réel frappe et paralyse, nous ébranlant dans nos capacités de discernement et de reconnaissance. Il convient de s’interroger sur les raisons d’un tel « arrêt de perception », mais aussi sur la possibilité d’y remédier afin que notre regard ne fuie plus dans les arrière-mondes et accepte la simplicité du réel – sa cruauté, sa frappe. Car il arrive aussi chez Clément Rosset que la chose advienne, que le moi revienne, que se révèle enfin un pan de réalité, comme cela semble être le cas dans l’Atelier de Vermeer ou sous le regard embué du Consul de Malcolm Lowry.
L’hypothèse que nous voudrions soumettre à examen est que le réel n’est pas seulement un objet théorique chez Rosset, mais qu’il est aussi et indissolublement un objet éthique au sens où « ce qui se voit » est toujours lié à « ce qui se fait » – l’illusion étant précisément l’effet de leur disjonction. C’est ce qui explique que la pensée de Clément Rosset soit une pensée incarnée dans une myriade de personnages philosophiques qui portent, dans la scène qu’ils jouent devant nous, dans l’épisode qui se raconte avec eux, l’unité ou la dualité du faire et du voir. Le réel n’est pas d’abord l’objet une attitude spéculative : il est le réel de la vie, celui dont Rosset, avec le mordant du moraliste, nous rappelle qu’il a « toujours raison ».
Seront particulièrement appréciés les projets de communications qui, tout en discutant cette hypothèse de lecture, se proposeront de l’éclairer à partir de la relation entre littérature et philosophie ou de l’analyse des arts et des références artistiques (cinéma, peinture, photographie, etc.) dans la pensée de Clément Rosset.
Pour tout contact et renseignement : olivier.dubouclez@uliege.be
Éthique et ontologie. Autour de Clément Rosset
Vendredi 27 avril 2018 (ULiège, Place du XX août)
Dans le cadre des travaux de l’Atelier de métaphysique, le département de philosophie de l’Université de Liège (ULiège) organise une journée d’études consacrée à l’œuvre de Clément Rosset. Conçu comme un laboratoire d’initiation à l’écriture de communications scientifiques à destination des étudiants de Master, l’Atelier de métaphysique est ouvert aux enseignants et chercheurs confirmés, doctorants ou docteurs, qui voudraient faire état de leurs recherches en cours en rapport avec le thème retenu (voir la présentation ci-dessous).
Les propositions de communication ne devront pas dépasser 500 mots et devront être adressées sous la forme d’un fichier pdf anonyme, au plus tard le 1er mars 2018 à l’adresse olivier.dubouclez@uliège.be Une réponse sera donnée avant le 15 mars 2018.
Il est à noter qu’aucune aide financière ne pourra être apportée pour les frais de voyage et d’hôtel des participants.
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Présentation
Le réel est au centre de la philosophie de Clément Rosset. Centre énigmatique puisque le réel paraît se dérober constamment à une pensée qui, insiste le philosophe, ne l’appréhende qu’en le recouvrant de masques – de « doubles » – qu’elle tire de son propre fonds. Est-ce à dire que le réel est inaccessible ? Qu’il est comme une « chose en soi » inconnaissable, voire impensable ? Y a-t-il place ici pour une ontologie, ou bien l’être n’est-il que la plus illusoire des doublures ? Le présent atelier voudrait réfléchir sur le statut du réel dans la pensée de Clément Rosset et nuancer l’idée que le réel serait par définition manqué et la pensée condamnée à l’illusion.
En effet, loin d’être strictement invisible, le réel est aussi sous la plume de Clément Rosset ce que l’on ne perd jamais de vue. C’est même là tout le paradoxe : le réel est « vu sans être vu » ; il échappe dans sa perception même ; nous ne le manquons qu’en le saisissant. Quelque chose fait donc que nous ne pouvons le voir au moment où nous le voyons : le réel frappe et paralyse, nous ébranlant dans nos capacités de discernement et de reconnaissance. Il convient de s’interroger sur les raisons d’un tel « arrêt de perception », mais aussi sur la possibilité d’y remédier afin que notre regard ne fuie plus dans les arrière-mondes et accepte la simplicité du réel – sa cruauté, sa frappe. Car il arrive aussi chez Clément Rosset que la chose advienne, que le moi revienne, que se révèle enfin un pan de réalité, comme cela semble être le cas dans l’Atelier de Vermeer ou sous le regard embué du Consul de Malcolm Lowry.
L’hypothèse que nous voudrions soumettre à examen est que le réel n’est pas seulement un objet théorique chez Rosset, mais qu’il est aussi et indissolublement un objet éthique au sens où « ce qui se voit » est toujours lié à « ce qui se fait » – l’illusion étant précisément l’effet de leur disjonction. C’est ce qui explique que la pensée de Clément Rosset soit une pensée incarnée dans une myriade de personnages philosophiques qui portent, dans la scène qu’ils jouent devant nous, dans l’épisode qui se raconte avec eux, l’unité ou la dualité du faire et du voir. Le réel n’est pas d’abord l’objet une attitude spéculative : il est le réel de la vie, celui dont Rosset, avec le mordant du moraliste, nous rappelle qu’il a « toujours raison ».
Seront particulièrement appréciés les projets de communications qui, tout en discutant cette hypothèse de lecture, se proposeront de l’éclairer à partir de la relation entre littérature et philosophie ou de l’analyse des arts et des références artistiques (cinéma, peinture, photographie, etc.) dans la pensée de Clément Rosset.
Pour tout contact et renseignement : olivier.dubouclez@uliege.be
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